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30 août 2010 1 30 /08 /août /2010 23:21

Une fois oui mais pas trois. Patrick Mille, le rôle masculin de Crime d'amour, est invité lundi 30 août au soir sur le plateau d'i-Télé pour commenter la mort du réalisateur Alain Corneau, nouvelle victime du crabe. L'animateur Thierry Dugeon l'interroge sur les influences américaines du metteur en scène. Avec admiration, l'acteur évoque le départ du défunt en 1967 pour les Etats-Unis, et sa passion du jazz. La journaliste/actrice/bimbo Anne-Solenne Hatte lui demande ensuite, plein d'étoiles dans les yeux : « est-ce qu'il vous dirigeait à l'américaine ? ». « Bah je n'ai jamais travaillé avec un réalisateur américain, je ne peux pas vous dire », répond-t-il, un brin agacé. Enfin, à la conclusion de l'émission, Thierry Dugeon regarde d'un oeil complice Patrick Mille en reprenant l'idée de la soirée : « Corneau a aussi adapté le film Deuxième souffle de Melville, le plus américain des réalisateurs français, preuve encore une fois de ses influences américaines, non ? ». « Si vous voulez », répond l'acteur, blasé par ce serpent de mer de l'Amérique. Le sang n'irrigue plus suffisamment les bras d'un mort pour qu'il retire les étiquettes facilement empilées sur son front. Ses influences, notamment Fritz Lang, allemand d'origine autrichienne, ne se résument pas au nouveau monde, suggère l'invité.

Sagnier_Mille_Thomas.jpg

Alain Corneau achève sa carrière sur un polar axé sur les ambitions ravageuses dans une filiale française d'une multinationale américaine, où les jalousies précèdent les chantages. Parenthèse : Patrick Mille vient d'envoyer un fax sur lequel ne figure que cette phrase « … faites chier avec l'Amérique ». Dans Melrose place, la patronne de Crime d'amour répondrait au nom d'Amanda, et sa collaboratrice à celui d'Alison. Mais voilà, Alain Corneau, dispose non-seulement des numéros de Kristin Scott Thomas, de Ludivine Sagnier (qui apparait pour la première fois avec un drap sur les seins), et de Patrick Mille... mais, en plus, il n'est pas du genre à verser dans la série américaine. Il a même tendance à capter la réaction furtive d'un visage à la fin d'une scène, qui ne colle pas forcément à la ligne du personnage. Le flic sérieux laisse ainsi transparaitre son dépassement. Tout comme l'avocat du barreau. Des détails qui peaufinent la crédibilité des protagonistes. L'intrigue de Crime d'amour repose sur une idée novatrice de crime parfait, que votre humble narrateur ne dévoilera pas. Mais il ne se gênera pas pour dénoncer le critique du Monde qui n'a visiblement pas vu le film en entier : « Tant qu'on se demande qui va tuer qui et pourquoi, Crime d'amour procure toutes les sensations coupables qu'un bon client est en droit d'espérer. (...) Une fois la victime expédiée dans l'autre monde, il faut supporter un très long dénouement, qui développe tous les détails d'une conspiration dont on n'a plus grand-chose à faire ». Difficile, pourtant, de se passer du dénouement à suspens, qui explique toute la mécanique de ce crime de génie. Et qui représente tout bonnement la deuxième partie du long-métrage.  

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commentaires

L
<br /> Suis assez d'accord avec la critique du "Monde". J'étais à fond pendant la 1ere heure, et dès le meurtre commis, j'ai commencé à trouver le temps un peu long. Vive l'Amérique !<br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Le Monde n'est pas le journal le plus vendu pour rien...<br /> <br /> <br /> <br />
Y
<br /> Extraordinaire le passage sur Melville l'américain. D'autant que corneau a en fait réadapté LE DEUXIEME SOUFFLE (un roman de Giovanni, immigré italien qui avait sûrement des cousins en Amérique du<br /> coup!).<br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> J'avais mis "Second souffle" au début, mais j'ai corrigé...<br /> <br /> <br /> <br />