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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 00:58

Jules Pelissier s'est fait éjecter de la Nouvelle Star 2008 faute d'entonner correctement le couplet de Bad. Mais pour devenir célèbre, et éviter une vie de labeur, il a tenté une reconversion dans le cinéma. Simon Werner a disparu lui offre un rôle peu locace, misant tout sur son regard. Une belle gueule dans un film de gueules : d'ange, de looser, de baroudeur, de punk, de reine du lycée (Ana Girardot),... qui compilent des influences lycéennes : Elephant pour la répétition des scènes sous différents angles, Scream pour les suspicions entre déconneurs, Seconde B pour le réalisme des salles de classes, Le Péril Jeune pour sa photographie bien sentie d'une époque : 1992. Quand l'idole Bertrand Cantat rugissait encore pour Noir Désir. Quand les Bleus n'avaient pas encore remporté leur coupe du monde à domicile. Quand, dans la cour, les frimeurs portaient des bombers, plutôt que de dévisager leurs smartphones. Quand, les actifs ne cotisaient que 37 annuités.

Ana-Girardot.jpg

Quand, la musique était bonne. Celle de  Sonic Youth par exemple, qui a composé la bande originale grisâtre et électrique. Le groupe new yorkais, muse de Nirvana, cloue définitivement les pieds du film dans les années 90, qui remplacent officiellement les 80's dans la case nostalgie. C'est l'une des raisons du bon accueil de ce film par les critiques de cinéma, qui ont probablement passé leur bac durant cette période. Dans un lycée au vert, perdu dans la forêt de Bondoufle, tout le monde suspecte tout le monde, mais chacun garde ses secrets, comme une mère serre son enfant contre sa poitrine.

Jules-Pelissier.jpg

Une recette de thriller usitée, mais à la chute conceptuelle, parce qu'il faut bien se distinguer des Américains. Simon Werner est un des rares films français intelligents qui s'adresse à la jeunesse, mais qui rate complètement sa cible en proposant une affiche champêtre, plutôt que de s'appuyer sur la reconstitution stylisée d'une classe de banlieue privilégiée. Son destin a également été freiné par un nombre limité de copies : 90 contre 300 pour le "chick flick" (c'est à dire "film pour poulette", notion révélée par un documentaire d'Arte ce jeudi 23 septembre) Mange prie aime, avec Julia Roberts.

Film de Fabrice Gobert sorti le 22 septembre 2010

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commentaires

Y
<br /> un peu déçu par la chute en creux mais un objet globalement bien maîtrisé.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> objet roulant identifié<br /> <br /> <br /> <br />