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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 16:34

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Deux documentaires d'Arte régénèrent deux célébrités dont l'image s'est figée au cours des décennies : Céline, le célèbre écrivain antisémite, et Joe Strummer, la punk star intelligente et respectée. Le procès de Céline (visible sur You tube) et Joe Strummer (rediffusé le 11 janvier 2013 et visible sur Arte +7 ) recourent à une narration ingénieuse.

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Comme son titre l'indique, Le procès de Céline, organise un procès imaginaire dans le décor d'une cour de justice. La voix off accuse l'écrivain d'antisémitisme avec l'appui d'une argumentation historique et de biographes. Céline répond, en direct, via des interviews d'archives. Que pense Céline de son ignominie ? Vaste interrogation sur les tréfonds de l'âme humaine. Il répond en niant tout.

Pour Joe Strummer (the future is unwritten) : une émission de radio qu'il donnait pour la BBC, à la fin de sa carrière, sert de fil rouge à son portrait. Strummer est mort mais nous l'écoutons animer son émission, comme dans un direct, pendant qu'il balance ses vieux disques ("Je viens de vous faire écouter ma chanson préféré d'Elvis Presley", "Je vais maintenant vous faire découvrir le premier morceau de rap par U-Roy" ), au même titre que ses amis, qui le suivent autour d'un feu de camp grâce à une vieille stéréo. Tous témoignent des canailleries de leur ancien gourou, face aux bûches qui crament : anciens membres du groupe, anciennes petites amies, vieux frères, acteurs de renom (Matt Dillon, Johnny Depp, Steve Buscemi, etc...), grandes figures de la scène rock (Primal Scream, Bono), etc...

Ces deux documentaires déploient un temps présent dans une dimension parallèle, où Céline et Joe Strummer seraient encore vivants, tout en opérant des allés-retours entre le passé des archives et le présent des témoignages avisés, celui de la première dimension rationnelle. Les films poussent jusqu'au bout cette idée qu'un artiste ne meurt jamais vraiment. Dans la dimension parallèle, se retrouvent l'artiste et le spectateur, en tête-à-tête. L'écrivain nous renvoie à nos propres limites, le chanteur nous chuchote à l'oreille son énergie.

Le procès de Céline, d'Antoine de Meaux et Alain Moreau (2011)

Joe Strummer (the future is unwritten), de Julien Temple (2007)

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