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28 décembre 2012 5 28 /12 /décembre /2012 13:10

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Pour les artistes qui percent, sonnent les trompettes de la renommée. Pour les autres, la pauvreté est au rendez-vous. Dans son livre « La prospérité du vice » (Albin Michel, 2009), l'économiste Daniel Cohen se penche brièvement sur l'entonnoir du star-system :

 

« Un tout petit nombre d'oeuvres ou de spectacles remporte la mise, qu'il s'agisse de films, de chansons, de livres ou d'expositions. Les gens veulent voir la même chose ! Il y a plusieurs raisons à cela. Lorsque l'information devient trop abondante, le comportement mimétique reste le meilleur moyen de sélectionner celle qui est pertinente (si le film a du succès, c'est qu'il est bon). Ensuite, la quête des liens sociaux fait que l'on veut voir les mêmes films que les autres, pour pouvoir en parler ensemble le lendemain matin. (…) Ce star-system a une influence directe sur le statut de l'artiste et sa rémunération. Un exemple emprunté à un autre univers en fera comprendre la portée. Steve Levitt, dans son livre étonnant Freakonomics, posait la question : pourquoi les trafiquants de drogue vivent-ils chez leur mère ? La réponse était la suivante : parce qu'ils n'ont pas les moyens de faire autrement. Car si le chef de bande gagne très bien sa vie, ses subordonnées vivent misérablement. Pourquoi en ce cas, restent-ils trafiquants ? Parce que leur rêve est de devenir chef à la place du chef. Tel est le modèle de rémunération dans les industries créatives aujourd'hui. Les artistes vivent misérablement, sauf les stars. Et tout le monde l'accepte, car tout artiste aspire à devenir une star. Le star-system est un modèle où le winner takes all, où « le gagnant prend tout ». »

 

(Peinture : "Souliers", de Van Gogh)

 

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